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le clavier somptueux du Soir. Dis-lui qu’avant elle et toi, des yeux ont souri et ont retenu sous la souffrance, des larmes qui, prêtes à jaillir, les rendaient plus beaux par l’angoisse, la convoitise ou le regret. Parle-lui du poème humain, universel, fait de tant d’âmes écrasées, de désirs éteints, du beau crime des êtres qui se donnent ou se refusent, de la versatilité des âmes, ou encore des illusions passagères. Et t’approchant de son âme plus que de son oreille, enferme en elle le cri plaintif de ton cœur ravagé, et que ce cri ne soit pas le tien seul, mais le cri ordinaire, familier, total, de ceux qui vivent et meurent de l’indicible baiser. Puis, saisissant ses mains pâles, tu la regarderas dans les yeux, sans une parole, en laissant bat-

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