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DU NORD-OUEST.

réception. Plusieurs versaient des larmes d’attendrissement. L’arrivée de ces prêtres rappelait le souvenir du sol natal à ces vieux Canadiens qui avaient laissé le pays depuis si longtemps. Ces anciens voyageurs, privés de tout secours religieux pendant de longues années, étaient loin d’être sans reproche sous le rapport des mœurs, mais ils n’avaient pas été atteints par l’esprit d’impiété. Les missionnaires furent pour eux des envoyés de Dieu.

Les canots abordèrent en face du fort Douglas. M. Provencher et son compagnon, tous deux revêtus de leur soutane, mirent pied à terre et allèrent serrer la main à toute cette famille, qui désormais allait devenir la leur.

On admirait la beauté de leur taille autant que la nouveauté de leur costume. M. Provencher et son compagnon, M. Sévère Dumoulin, étaient des hommes de haute stature et ils avaient un port majestueux. Ils se tinrent debout sur le haut de la côte et firent asseoir autour d’eux les femmes et les enfants ; puis