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VERS LES SOMMETS

Jules avait répondu gentiment à ces présentations, mais avec l’air de quelqu’un qui veut qu’on se dépêche et qui s’avère pressé. Luc Tremblay avait encore eu le temps d’ajouter, sur un ton qui ne trahissait aucune gaucherie :

— Moi, je suis commerçant de bois et M. Blier est marchand. Nos compagnons sont tous de braves cultivateurs qui n’entendent plus se faire traiter en parias dans l’administration de la chose publique de notre région.

— Bien, messieurs, veuillez m’apprendre le plus tôt possible le motif de votre démarche, car cet avant-midi une délégation de commissaires d’écoles vient me rencontrer pour une affaire urgente, une affaire très embarrassante, paraît-il. Procédons immédiatement, car cette délégation doit arriver d’une minute à l’autre. Il se peut qu’elle me tienne occupé une partie de la journée.

— Monsieur LeBrun, débuta bravement Luc Tremblay, après deux ou trois toussotements, un groupe très considérable d’électeurs d’un grand nombre de paroisses des comtés Olier et Lalemant nous délèguent auprès de vous pour vous prier de vous porter candidat à l’élection complémentaire qui aura lieu dans quelques mois. Cette