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VERS LES SOMMETS

gesse qu’il y découvrit dans ses effets fut son immutabilité à travers les âges. Il était donc certain que cette permanence et tous les résultats qu’elle avait produits lui assuraient la primauté sur tous les autres gouvernements. Une chose l’émerveillait de la part de cette institution vingt fois séculaire.

L’Église, songeait-il, n’a pas de pays qui lui est propre, si ce n’est la Cité Vaticane, qu’elle ne possède que depuis peu. Or, bien qu’elle exerce son suprême magister dans tous les États du monde qui ne lui appartiennent pas, elle fait un immense et incomparable succès de son gouvernement. Dans une époque troublée, elle manœuvre, et cela sans frictions graves, une formidable armée disciplinée et pacifique de quatre cent millions de sujets, des sujets qui diffèrent de race, de civilisation et d’idéal. Le rouage d’une telle administration me semble d’une impeccabilité absolue. En dépit des guerres, sourdes et ouvertes qu’on lui a toujours livrées, malgré les passions, les préjugés, les intérêts souvent contraires de ses propres enfants, elle grossit chaque jour ses rangs, multiplie sans cesse ses unités et finit par remporter les plus glorieuses victoires.

Elle réussit depuis dix-neuf siècles à diriger les âmes vers le ciel, et les esprits, sous sa sage discipli-