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VERS LES SOMMETS

Il doute parce qu’il est jeune et sage. Il est humain d’errer. Les grands législateurs se sont peut-être tous plus ou moins trompés. À voir comment ont tourné les divers gouvernements qu’ils avaient établis, il faut ne pas savoir conclure, si l’on croit qu’ils avaient élevé des monuments impérissables, qui fussent des chefs-d’œuvre d’ordre, de proportions et de justice…

Jules a donc étudié les meilleures constitutions. Aucune d’elles ne le satisfait. Celle-ci apparaît incomplète, inadaptable, non adéquate ; celle-là se montre trop absolue. Sa coercition tue les personnalités et les initiatives. L’une ne tient pas assez compte de la nature humaine, des appétits des meneurs, de la corruption de la foule ; l’autre vise, dans un utilitarisme et un matérialisme poussés à l’extrême, à ne préparer que des adorateurs de veaux d’or. Cette dernière sorte de constitution, et la plus répandue, réussit à merveille.

Ce n’est qu’en dernier lieu qu’il se tourne, comme désemparé, vers la constitution de l’Église catholique. Il n’avait jamais songé à faire ce geste indispensable à qui se prépare à devenir sociologue ou législateur. Ce ne fut pas long avant qu’il constatât que c’était la plus parfaite des constitutions, même la seule parfaite. Le premier signe de sa-