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VERS LES SOMMETS

Il y avait bien les écoles des Frères, mais on était convaincu que l’enseignement des religieuses valait mieux que celui des hommes pour les garçonnets de six à dix ans. C’est surtout pendant cette délicate période que leur faiblesse a besoin de protection, que s’apprennent la gentillesse, les manières polies, etc., que seules les femmes savent donner.

Et depuis, rien ne vint entraver son essor. Il forçait les religieuses à déborder pour lui seul les cadres des programmes. Son activité ne se lassait pas. La portion d’enseignement que chacune d’elles distribuait ne le rassasiait pas. Sa curiosité allait de l’autre côté des bornes. Entré au cours préparatoire, il montait d’une année quatre mois plus tard et arrivait le premier de cette classe à la fin de juin. Il apprenait ce qu’il voulait, mais il travaillait ardument et d’une façon persévérante.

La directrice s’imposait l’agréable devoir de venir souvent exprimer à la famille son admiration et tous les autres sentiments de joie et de satisfaction qu’elle et ses collaboratrices éprouvaient à l’endroit du cher Jules. On en parlait comme d’un prodige.

— C’est un phénomène, cet enfant-là. Peut-être aime-t-il le jeu plus qu’il ne faut, disait-elle,