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VERS LES SOMMETS

cret de vous prier de me dire la cause de cette affection cardiaque ?

— Il bat mieux à présent. Il fonctionne très bien même. Vous êtes un si bon médecin du cœur ! La plus efficace médication à lui faire, au mien, est de lui apporter votre présence. Pardon d’en dire plus que vous en désirez peut-être ?

— Au contraire, Mademoiselle, cela est très flatteur et cela m’enchante. Mais prenez garde de vous compromettre. Je n’agis qu’avec la bonne foi d’un nouvel arrivé au pays du « Tendre ».

— Oui, oui, monsieur l’avocat, votre visite me ravit, m’enivre. Votre absence me plonge dans le chagrin. Près de vous, je ressens le bonheur.

— Merci, Mademoiselle, du bien que vous venez de me faire. Je n’ose pas croire à ce beau sentiment ! Hier, j’osais encore moins y croire. Vous êtes pourtant franche ! Tenez, j’y crois. Je me ferme les yeux pour mieux voir ma félicité. À mon tour, voulez-vous que je profite de la révélation discrète que je viens d’avoir la joie d’entendre pour formuler par des mots la déclaration que vous avez prévue pour bientôt. Je ne connais ni l’art détestable de la dissimulation, ni celui encore pire des déguisements.