Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
VERS LES SOMMETS

C’était vraiment une belle fille, une Canadienne « aux yeux doux ».

Jules LeBrun, en qui s’incarnait à son sens, le futur sauveur du pays, qu’elle venait d’exalter si haut au foyer familial et qui réunissait en sa personne les qualités du type accompli, lui avait été présenté la semaine précédente, à la suite d’une séance dramatique donnée à Saint-Loup-Les-Bains. Au cours de cette séance de charité, elle avait figuré elle-même au programme. C’était à ces minutes de charme artistique que le jeune homme s’était dit en la voyant jouer ses rôles d’une façon si éclatante :

— Il me serait mille fois agréable de pouvoir rencontrer cette charmante personne. Quel solide talent ! Quelle grande distinction ! Quelle allure vraiment classique ! C’est la première fois qu’il m’arrive de m’extasier devant une jeune fille.

L’occasion qu’il avait souhaitée arriva plus tôt qu’il ne l’aurait cru. Invité à se rendre, après la représentation dramatique, au salon du Dr Lemire pour prendre le lunch avec les amateurs-artistes, il avait accepté avec joie le délicieux rendez-vous où il savait que se trouverait Mlle Clément. Au début de la réunion, on les avait présentés l’un à l’autre.