Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
VERS LES SOMMETS

Brun ne court pas le danger d’un enlèvement. Au contraire, il est moins en péril que d’autres sous ce rapport. Quand tu auras un peu vieilli, tu comprendras mieux que les jeunes gens cultivés, austères, rangés, si brillants soient-ils, n’apparaissent pas sous la forme attirante de demi-dieux aux regards faussés de la plupart de nos contemporaines. Les garçons de salon, qu’on voit à toutes les fêtes, à tous les jeux, à tous les amusements, les envoûtent bien davantage. Tu peux en croire ton aînée. Les beaux viveurs l’emportent haut la main sur les autres.

— Que je reconnais bien ici la digne petite-fille du sage grand-père Clément ! Comme sur les siennes, on ne surprend guère sur tes lèvres d’autres paroles que des paroles qui instruisent, qui édifient, qui calment. À ton école, l’on se sent meilleure.

— Je te supplie d’être un peu moins railleuse, Simone. Tiens, si tu veux me promettre de ne plus jouer le rôle de pince-sans-rire, puis d’être discrète, je te confierai un grand secret…

— Que tu aimes M. LeBrun, jeta Simone, sans plus s’émouvoir. Je savais déjà ton enivrement. Au cours de l’entretien du salon, pas n’était besoin