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VERS LES SOMMETS

qua la mère, heureuse d’évoquer cette phrase célèbre. Elle ne paraissait guère attacher d’importance au personnage à qui sa fille allait faire allusion. Les gens d’âge très mûr ne prennent pas si vite parti en semblable occurrence.

— Grands prodiges à vingt-cinq ans peuvent le rester toute leur vie, rétorqua gentiment Françoise.

Elle voulait être agréable à tous, mais elle n’entendait pas qu’on lui subtilisât son héros. À son insu, elle trahissait ainsi le secret de son cœur. À force d’en dire sur le compte de la vedette, M. Clément se rappela, et tous les enfants auraient pu la nommer. Elle faisait cette indiscrétion à bon escient.

— Ah ! Ah ! Enfin, je connais le sujet que tu trouves si admirable, reprit le grand-père. Il s’agit de Jules LeBrun, de Saint-Paul-du-Gouffre !

— Parfaitement. Tout me porte à croire qu’il jouera un rôle glorieux.

— Tu as raison, Françoise. Ce jeune homme sort de l’ordinaire. Depuis dix ans que se publient ses prouesses. Pas sous sa dictée, car on le dit très modeste. Mais je me demande si, malgré sa