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VERS LES SOMMETS

les ovations qu’elle me fit constamment ensuite, tu n’entretiendrais plus l’ombre d’un doute sur l’issue de la bataille.

Tout à coup son visage illuminé s’était assombri. Des plis avaient barré son front. Son œil était devenu presque sévère. Il avait ajouté :

— Mais, Françoise, bien que je sois certain de mon élection, il me faut accomplir une grande tâche : celle de réduire à néant les accusations qu’on a lancées contre nous.

Elle avait fait remarquer avec beaucoup de douceur :

— Je sais, mon chéri, que cette mission, tu sauras la remplir avec succès, que tu réussiras à confondre tes malheureux accusateurs. « La fin couronne l’œuvre ». Il ne te manque plus que ce dernier geste pour conquérir à jamais l’admiration de tous.

Ce soir-là, ils s’étaient séparés, celle-ci grisée d’espoir en l’avenir prochain, celui-là hanté par la perspective assez troublante d’affronter des milliers d’électeurs et l’immense désir de réhabiliter sa réputation, de recouvrer son honneur. Mais son courage bondissait.