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VERS LES SOMMETS

clair colporte la nouvelle que vous étiez le grand amoureux de Mlle Élise, que même vous aviez demandé sa main ! Ses parents ont refusé, paraît-il, parce que vous n’étiez pas digne de leur fille et que, surtout, elle ne vous aimait pas. Vous, à ce qu’ils chantent encore, indigné de ce refus, non seulement vous vous êtes séparé d’eux, mais vous avez juré de tuer leur parti politique. Les voilà qui courent de porte en porte pour dire que c’est uniquement par dépit d’avoir été mis dehors que vous vous présentez indépendant, que vous voulez leur créer des misères à tout prix.

— Le rêve dont vous me faites le récit, mon cher « Ben », est-ce un rêve que vous venez d’avoir ? Y aurait-il une personne sur cent qui croirait de telles balivernes ? J’ai ici dans mon secrétaire la preuve authentique du contraire de ce qu’on invente à propos d’Élise et de moi. Faudra-t-il que je connaisse l’ennui de dévoiler le secret intime de ses amours ? Quant aux misères que je voudrais créer, ce n’est pas complètement faux. Mais il y a une petite différence entre leur folle prétention et mon désir. Je veux tout simplement enquêter au sujet des faveurs politiques que Boisclair et comparses ont reçues en abondance, voilà tout. Cela, personne ne m’empêchera de le faire, si je suis victorieux.