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VERS LES SOMMETS

d’honnêtes gens. Cependant la vaste forêt n’a jamais manqué de leur venir en aide. De grands chantiers s’y font tous les ans. De plus, beaucoup d’hommes vont louer leur travail pendant quelques mois, soit à Montréal, soit aux États-Unis. Et depuis quelques années, là peut-être plus qu’ailleurs, la confection radicale des routes a recruté une main-d’œuvre considérable. C’était un gagne-pain qui arrivait à son heure.

Le comté Olier a connu une longue période d’isolement, surtout en hiver, faute de voies ferrées. Mais en été, la navigation fluviale le mettait en contact avec le reste de la population. Maintenant cette pittoresque région est sur un pied d’égalité avec les autres. Avant la crise, la plus grande prospérité y régnait, grâce en partie à l’industrie des animaux à fourrure.

C’est donc dans les comtés Olier et Lalemant que Jules excursionne depuis son adolescence, soit depuis quinze ans. Il en connaît tous les lacs, rivières, ruisseaux et endroits giboyeux, car il est amateur passionné de pêche et de chasse. Il est très au courant de la vie sobre, honnête et hospitalière des familles qui habitent ces régions. Ses poumons se sont souvent remplis de l’air vivifiant des Laurentides. Il est heureux d’y vivre et a hâte de faire fi-