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VERS LES SOMMETS

— Où les choses en sont rendues, ma chère, fit-il, la séance qui m’attend ne changera rien à mon orientation. Si la convention, que trois ou quatre hommes ont préparée à leur guise, choisit un autre candidat, trois se battront au lieu de deux : celui qui aura été choisi, puis son adversaire, enfin ton amoureux, tel le général Boulanger, qui arrivera au champ de bataille sur son cheval blanc.

— Le résultat final sera-t-il le même, mon cher Jules, questionna-t-elle avec un peu d’anxiété dans la voix ?

— La lutte s’engageant entre trois, j’aurai plus de chance d’être élu, car l’occasion me sera fournie de dévoiler davantage à l’électorat les trompeurs, et, pour ne plus en être dupe, ce dernier m’accordera sa confiance, votera pour moi. Je m’attends même à ce qu’aucun des antagonistes ne recouvre son dépôt.

— Cher Jules, fit-elle sur un ton d’affectueuse admiration et en le caressant de ses regards enflammés, je souhaite que tu triomphes. Tu ne saurais croire combien je songe à ton brillant avenir, à notre avenir, au rôle qui t’attend, à la belle mission que tu vas sûrement remplir dans le monde. Je sais que tu seras grand !