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VERS LES SOMMETS

aime plus, puisqu’il ne franchit plus le seuil de notre porte. A-t-il peur que nous le blâmions de l’imprudente décision qu’il vient de prendre ?

Il continua, croyant le toucher :

— Quand on se sait coupable, quand on s’égare sur une route qu’on ne devait pas suivre, n’est-ce pas, Jules qu’on n’aime guère s’approcher des hommes expérimentés qui pourraient aviser sagement ?

Le jeune avocat n’en laissa pas dire davantage. Il parla d’un ton calme :

M. Boisclair, merci des compliments que vous m’avez adressés au début. Veuillez croire que je les accepte pour ce qu’ils valent. Quant à vos malicieuses allusions au sujet de mon entrée dans la politique, je vous dirai que je les trouve nullement heureuses. En agissant ainsi, je ne fais qu’exercer un droit que m’accordent les lois de mon pays. Ces lois imposent-elles l’obligation à celui qui se porte candidat de se faire approuver au préalable par certains chefs ?

M. Boisclair reprit en bondissant :