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VERS LES SOMMETS

Ce que M. Boisclair avait prédit était arrivé ; ce qu’il avait désiré pour sa fille s’était accompli… pour une autre. Ce fut lui qui souffrit le plus de l’écroulement du château doré en entendant la lecture de la lettre reçue par Élise, le matin même. C’est peut-être à ce moment qu’il prit la ferme résolution, ses propres intérêts aidant, d’être l’un de ses plus militants adversaires dans la lutte politique qui s’annonçait.

Si ses compagnons de club avaient entendu la lecture de cette lettre si déconcertante, ils n’auraient pas été surpris de l’attitude guerrière que M. Boisclair avait prise le même soir, contre le candidat. À tout instant, tel un Caton l’Ancien à propos de Carthage, il lançait ces mots :

— Mes amis, à bas LeBrun. C’est Maltais qu’il nous faut.

— Maltais est notre homme. Que LeBrun s’en aille aux Clément, aux Tremblay, au peuple sans force et sans défense.

— En battant LeBrun, on sauve tout le monde.

— En élisant Maltais, on rétablit l’ordre politique.