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VERS LES SOMMETS

puissions nous expliquer verbalement un de ces jours, quoique, à mon sens, ce ne soit pas désirable. Je suis si pris par les tracasseries de cour, que le temps me manque pour m’occuper des affaires de cœur.

Bien, Élise, il me faut te laisser. Je te conseille de lire ces lignes dans le calme. Ne m’accuse pas, ne t’accuse pas. Accepte le fait accompli en philosophe. Les colères, les explosions de rancune ne serviront de rien. J’aime une autre femme ! Et cette autre femme, qu’on ne lui en veuille pas, car elle ne m’a enlevé à personne : c’était mon premier amour.

À toi amicalement,
Jules LeBrun.

Telle fut la lettre que la jeune fille lut tout bas, seule dans sa chambre, les yeux voilés de larmes, et qu’elle lut à haute voix, plus tard, à ses parents en courroux.

— Mais ce Jules est avec la femme encore plus sot que je ne le croyais, remarqua Mme Boisclair, sur un ton d’indignation.