Page:Dufay - L’Impôt Progressif sur Le Capital et le Revenu, 1906.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La distinction faite par M. Jules Roche entre l’impôt personnel et l’impôt réel n’a pas un sens bien défini. En réalité, tous les impôts sont payés par la personne à propos de la chose ; lorsqu’il dit que l’impôt personnel recule devant l’impôt réel, c’est une simple figure de rhétorique qui produit son effet dans un discours ; elle ne repose sur rien de vrai. La différence entre le système actuel et le système proposé est tout entière dans le fait que ce dernier tiendra compte de la position personnelle du contribuable. Et il est plus humain, plus juste, plus social que la brutalité mathématique qui considère seulement la chose, s’en s’occuper des charges supportées par celui qui la possède. Y a-t-il du bons sens, de la raison, de la justice, à faire payer à propos de la même chose et du même revenu, le même impôt, par celui qui a des dettes, une famille nombreuse absorbant son revenu en grande partie, et par celui qui n’a aucune de ces charges ?