Page:Dufay - L’Impôt Progressif sur Le Capital et le Revenu, 1906.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE vii

L’impôt progressif, correctif nécessaire de l’usure moderne admise en principe


L’ancienne législation juive n’admettait pas le prêt à intérêt entre juifs et nos législations européennes, jusqu’au dix-huitième siècle, ne l’admettaient pas non plus. Ces sociétés étaient fondées sur le principe très conservateur et très favorable au travail, du prêt sans intérêts : mutuum date nil inde sperantes. Notre société moderne ayant admis le prêt à intérêt, principe à mon avis, désorganisateur et spoliateur du travail, en ajoutant au capital une puissance qu’il n’a pas lui-même, il est nécessaire de donner à cette société, comme correctif et comme contrepoids, le principe de la progression de l’impôt. À défaut de ce correctif, la force des choses amènera, d’une façon automatique, la possession de la richesse générale par quelques détenteurs seulement ; ceux-ci, ayant ainsi en mains ce qui, en définitive, fait vivre une société, tiendront sous le joug de la nécessité et des besoins la totalité de la nation. Et ce résultat s’acquiert plus vite qu’on ne le suppose. Avec notre organisation sociale, ou, plutôt, notre désorganisation actuelle, on a vu, en moins d’un siècle, certaines familles arriver, par la spéculation,