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qui sont censés faire connaître ce revenu sont tellement étrangers aux produits et aux bénéfices de l’industrie, que l’on voit dans une même commune, deux industriels payant la même patente, l’un gagnant cinq mille francs et l’autre cinquante ou cent mille. L’impôt sur le vrai revenu, en cette matière, sur la vraie richesse, c’est la justice substituée à l’arbitraire et à l’erreur.

Puis l’orateur termine ainsi son discours :

Ce n’est pas la première fois que je défends ici cette thèse de l’égalité des contribuables devant la loi, cette thèse de la nécessité d’un impôt exclusivement réel, si l’on veut avoir un impôt libre, digne d’un pays libre. Ce n’est pas la première fois non plus que je signale les dangers de toutes sortes de systèmes plus ou moins semblables — peu importe les détails, — mais identiques à celui qui est présenté par la commission, dans leur principe, dans leur esprit profond, dans la conception philosophique qui les a dictés.

Si bien que c’est comme Français encore plus que comme républicain, que je soutiens les idées que je viens développer devant vous, que je vous conjure, messieurs, de n’accepter ni ce projet ni un autre et que je fais appel à vos raisons. Un grand nombre d’entre vous ici n’ont pas de parti pris en ces matières ; ils ont été séduits, entraînés par une formule, « l’impôt sur le revenu » ! Oui, elle est juste, je le répète, comme formule, personne ne peut la contester ; c’est entendu. Mais là où surgit le problème, c’est dans son application. (Très bien ! très bien ! au centre.)