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prélevé naturellement sur le travail étranger au lieu de l’être sur le travail français. C’était l’idée très patriotique de Moïse, lorsqu’il permettait aux Hébreux de prêter à intérêt, c’est-à-dire à usure aux étrangers, et proscrivait ce genre de prêt entre Juifs. »



Sur le travail agricole et les autres travaux j’ai développé cette idée que leur produit étant, en général, très faible, il est nécessaire de les exonérer de l’impôt dans une large mesure. M. de Resnes ne l’entend pas ainsi et, suivant son habitude de tout exagérer, il écrit à ce sujet :

Ce chapitre a pour but, dans l’esprit de l’auteur, de prouver, ce que nous savons déjà qu’il y a peu de riches, beaucoup de pauvres et, en outre, que ceux-là s’enrichissant du travail de ceux-ci, il importe au plus tôt de ramener tout le monde à une égale pauvreté par une intelligente application de l’impôt progressif sur le Revenu. Prenez un peu de statistique, un peu de socialisme, un peu de sentimentalité, brassez le tout et vous obtiendrez, autant que vous en voudrez, les plus touchantes considérations sur l’inégale répartition des richesses. C’est bien usé. La conclusion logique de pareilles considérations, c’est la péréquation obligatoire des richesses. Il restera ensuite à procéder obligatoirement à la péréquation des intelligences, des qualités morales et des forces physiques, car, même dans une société où tous les biens seraient à un moment donné devenus égaux, il resterait à parer à l’injustice