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retenir et augmenter le nombre des habitants des campagnes. Ces mesures auraient pour corollaire une certaine progression d’impôt sur les très grandes fortunes, sans être une expropriation, comme le dit avec exagération M. de Resnes. Et si le revenu des propriétaires-rentiers était diminué momentanément, cette diminution serait compensée, dans un avenir prochain, par la plus-value des terres et un rendement supérieur, conséquences d’un travail plus abondant et d’une population plus dense. Malheureusement, la plupart des hommes se laissent plus impressionner par l’intérêt actuel, souvent mal compris, que par la perspective d’un avenir meilleur. On a dit que gouverner c’est prévoir. C’est donc aux législateurs pré voyants à faire des lois en vue de l’avenir, puisque le particulier ne connaît que le présent.



De ce que l’Income-Tax, en Angleterre, donne lieu à des déclarations et évaluations inférieures à la réalité, M. de Resnes conclut, sans doute, qu’il en serait de même de l’impôt sur le revenu en France. Sous tous les régimes fiscaux, on a constaté la disposition de certains contribuables à échapper à l’impôt. Ce serait déjà autant d’obtenu, que d’avoir les 60 % que l’impôt sur le revenu devrait produire. Il ne sera pas difficile d’arriver même à un produit égal à la totalité de l’impôt par l’application de fortes amendes et en étendant la prescription à la durée de trente ans, comme il sera établi plus loin.



M. de Resnes trouve que je plaide à côté de la question quand je signale les frais judiciaires absor-