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les grèves dégénérées en véritables émeutes et allant jusqu’au meurtre des détenteurs du capital lui font une situation précaire et il n’est pas besoin d’impôt progressif pour le supprimer ou tout au moins le forcer à se cacher ; ce qui aura pour résultat évident de faire mourir de faim des citoyens qui vivent de leur travail.

« Une législation, dit M. Dufay, ne doit pas avoir pour but de faire quelques millionnaires, mais d’amener à l’aisance, à la culture morale et intellectuelle, le plus grand nombre possible de citoyens ». Nul ne contredira à ces généreuses paroles. Le but d’une législation doit être d’établir un aussi juste équilibre que le permet l’imperfection de la condition humaine, entre les divers éléments d’une société. Mais la législation fiscale que l’on nous propose sera un régime d’oppression d’inquisition, de vexations de la part de la majorité du pays, contre les citoyens qui sont, après tout, l’élite intellectuelle et souvent l’élite morale de ses enfants. »

Je crois qu’ici il y a une distinction à faire. Si la grande fortune était une marque certaine de l’état intellectuel et moral des individus, il n’y aurait plus qu’à reconnaître sans hésitation que la race juive est la première aristocratie du monde, puisque, depuis un siècle, elle a réuni dans ses mains la plus grande somme possible de la richesse générale. Mais nous allons voir les explications données à ce sujet par un écrivain tout moderne, qui a peut-être le mieux décrit les effets économiques produits par le jeu, même le plus régulier et le plus légal, du prêt à intérêt. Évi-