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et qui prouve à la fois deux choses : à savoir que Moïse était bien le prédécesseur de Jésus-Christ et que ses concitoyens étaient bien les ancêtres de Schilock. On ne peut toutefois s’empêcher de remarquer que l’application de ce jubilé apporterait, dans notre société moderne, un certain trouble au crédit, à l’industrie, au commerce, au système des hypothèques.

Elle est bien remarquable aussi cette défense de la législation juive de se prêter à intérêts entre juifs. Le prêt à intérêts, au plus gros intérêt possible, à usure, cela est bon à pratiquer envers des Goym.

Le sujet du prêt à intérêts touche à de très hautes questions théologiques et morales impossibles à discuter ici. Mais le produit des capitaux n’est pas seulement du prêt à intérêt. On ne peut, en effet, admettre qu’un coupon d’action, par exemple, soit uniquement l’intérêt d’un prêt. Si l’on considère la chose au point de vue moral, il est la légitime rémunération d’un capital destiné à produire des choses utiles, à faire vivre des milliers d’hommes, capital qui, après tout, risque d’être perdu et ne peut se risquer gratuitement. Je ne sais sur quoi s’appuie M. Dufay pour prétendre que la proportionnalité entre le capital et le travail est détruite au détriment de celui-ci. À mon humble avis, s’il n’y a plus de proportionnalité entre le capital et le travail, c’est au contraire au profit de celui-ci que la proportion est en train de changer. Le capital est opprimé par le travail ; le socialisme, puis le collectivisme le menacent ;