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thyon. L’ambition, l’orgueil y poussent beaucoup plus d’hommes, que l’esprit de dévouement et de sacrifice. La politique a bien des martyrs, mais en général peu volontaires.

Il est certain qu’aujourd’hui la possession d’une part considérable de la richesse par quelques-uns est un danger pour le pays. Pendre ceux qui la possèdent comme le propose M. de Resnes, les corrigerait assurément ; mais les mêmes lois et les mêmes facilités de s’enrichir reproduiraient bientôt les mêmes effets, et l’on ne peut guère fonder un état régulier et durable sur ce précepte : Pendez-vous les uns les autres. Notre période révolutionnaire a montré des hommes traduisant leur fraternité en se guillotinant mutuellement, mais fort heureusement, cela n’a eu qu’un temps, que nous ne reverrons pas, il faut l’espérer.

C’est dans cet ordre d’idée que M. Drumont a dit récemment :

Si les Juifs disparaissaient du sol de France, il faudrait encore être antisémite, puisqu’il faudrait continuer de combattre l’esprit juif et le système économique juif, dont se meurt la France.

 

Notre ennemi, c’est notre maître, a dit le fabuliste. Abusé par des dupeurs, l’ouvrier a pu croire, un moment, que le patron, étant son maître, était son ennemi. Aujourd’hui le voile se déchire. — L’ouvrier comprend que son exploiteur n’est pas, en général, le patron qu’il voit et qu’il rend responsable de ses souffrances, mais le