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nuer cette source de misère, par une plus grande protection du travail et une plus grande diminution des dépenses, c’est ce que nous pouvons tous constater et déplorer ; et, c’est ce qui me fait maintenir cette idée, qu’ils seront beaucoup plus attentifs au bon aménagement des finances publiques, quand ce sera la grande richesse qui sera appelée à en fournir une plus grande partie.

Plus loin M. de Resnes ajoute qu’un bon gouvernement est celui qui assure à ses sujets du catéchisme, du pain et des coups quand ils le méritent.

Le catéchisme et le pain sont très bons ; mais encore faut-il avoir le temps d’écouter les leçons du premier et l’argent nécessaire pour acheter le second, ce qui n’est pas toujours facile dans les temps de chômage provoqués souvent par les excès de la spéculation financière ou industrielle. Quant aux coups, je crois que jamais personne ne les a trouvés bons. Ils ne sont plus guère en usage que dans les tribus à demi sauvages, que nos explorateurs sont en train de déranger dans leurs habitudes.

La royauté savait faire rendre gorge aux sang sues trop gorgées, le gibet de Montfaucon, la place de Grève et quelques bonnes exécutions de financiers y pourvoyaient. La République, au contraire, lèche les pieds des hommes de proie et leur abandonne le peuple. L’impôt n’y est pour rien. C’est ce qui prouve qu’en France, le pouvoir politique est tout, et un bon gouvernement aurait tôt fait de remettre les choses sur un bon pied.