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sont répandues actuellement en France, dans la classe possédante. L’anarchie cérébrale dont souffrent nos contemporains et qui les mènera sûrement à l’anarchie matérielle, me fait croire qu’elles doivent avoir quelques adeptes plus ou moins inconscients. M. Dufay s’en fait le vulgarisateur. Cela m’étonnerait si quelque chose pouvait m’étonner encore.

On ne voit pas pourquoi la part d’impôt de chaque citoyen doit suivre une proportion progressive et non une proportion constante. Le bon sens et la justice précisément réclament cette proportion constante. Si, dans un esprit de bienveillante charité, vous voulez exempter d’impôts le minimum indispensable à la vie, peut-être cela pourrait-il se faire moyennant certaines conditions que j’indiquerai plus loin. Encore trouverait-t-on bien des difficultés à fixer ce minimum ; mais, le bon sens et la justice se contentent, pour le reste, d’une proportion constante. Un exemple, tiré de la plupart des législations européennes, ne prouve rien contre mon opinion. Il n’est pas rare que l’humanité tout entière se plonge, de parti pris, dans une erreur contraire au bon sens ; et, le consentement universel des peuples est bien loin d’être, en faveur d’une opinion, un argument sérieux.

Il est complètement inique de prétendre, par l’impôt, maintenir dans une juste limite l’appropriation particulière de la richesse. Il est inique de prétendre par là, maintenir entre les hommes une égalité même relative. Cela dépasse la com-