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terres de même nature dont les baux sont enregistrés. D’ailleurs, depuis quarante ans, à peu près toutes les propriétés immobilières, maisons, domaines ruraux, vignes, champs, prés, ont passé par le crible des déclarations de succession. On dirait, vraiment, que les hauts et puissants propriétaires qui composent la Société des Agriculteurs n’ont pas passé par ces épreuves. Ne les connaissent-ils pas, ou font-ils semblant de ne pas les connaître ?

S’agit-il des revenus du fermier, du colon partiaire, du métayer ? Chacun sait que son revenu n’est jamais égal au fermage qu’il paie au propriétaire. Je crois qu’en fixant le revenu du fermier à la moitié comme en Angleterre et même, quelquefois au tiers seulement du fermage comme en Écosse, on serait dans le vrai, car c’est sur lui que retombent toutes les mauvaises chances : gelées, grêles, pluies persistantes, sécheresse, etc. Et puis il travaille ; et suivant moi et bien d’autres, à l’instar de ce qui se passe dans les autres États, le produit du travail doit beaucoup moins à la communauté, puisque c’est lui qui en fait la richesse, tandis que le revenu des capitaux est tiré de cette même communauté, sans aucun travail fourni par ceux qui les possèdent.

6° La circulaire des Agriculteurs critique, en suite, le chiffre de 750 fr. de revenu, qui serait exempt d’impôt dans le ménage du paysan, tandis que l’habitant des villes verrait l’exemption de l’impôt arriver à mille francs, 1.600 fr. et même 2.500 fr. à Paris.

Je crois aussi que cette grande différence n’est pas justifiée. Le cultivateur a, évidemment, moins à dé