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Nous serions bien plus étonnés si les membres de ces sociétés, presque tous très riches, avaient imité les nobles et privilégiés qui, dans la fameuse nuit du 4 août, ont, dans un beau mouvement, déclaré qu’ils renonçaient à leurs droits féodaux. La féodalité financière moderne n’a pas de ces mouvements généreux ; elle tient davantage à ses écus.

On critique, ensuite, le projet de M. Renoult. Ici, nous sommes d’accord avec la brochure ; il ne s’agit pas de 250 millions, mais de 800 millions, à faire supporter par l’impôt sur le revenu et, au besoin, par le capital, toujours avec progression. Et le contribuable ne paierait pas deux fois au lieu d’une, comme le dit la brochure, puisque l’impôt foncier et la patente seraient supprimés.

5° Autre difficulté (d’après la brochure), c’est l’évaluation du revenu à imposer. L’histoire du foin que peut manger une poule en un jour, de ce que peuvent absorber les chevaux et les bœufs, ainsi que l’entretien du paysan et de sa famille, revient, actuellement, comme le refrain obligé dans cette série de plaintes.

Il semble, vraiment, qu’on n’a aucun des éléments nécessaires pour déterminer le revenu de la terre, quand il existe, dans nos administrations, des millions d’actes qui le fixent d’une manière absolument exacte. Il n’y a pas une commune, en France, où le contrôleur, le receveur d’enregistrement et le maire, avec un paysan quelconque, pour les aider, ne puissent fixer d’une manière très sûre, pour des terres ou des domaines non loués, leur revenu exact, par une comparaison des plus faciles avec les domaines et les