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AUX GLACES POLAIRES

la chasse. Il disait que c’était pour nous faire plaisir. Quand son caribou était assez proche, il ajustait ses lunettes, et bloum ! ça déboulait ! Oui, tout le monde il aimait le Père Pascal.


En 1881 il fut nommé directeur de la mission de la Nativité.

En 1890 il eut à conduire de là, à Saint-Boniface, un frère atteint de démence. Il s’égayait plus tard ! à redire que son malade le conduisait lui-même à l’épiscopat.

Le concile provincial de Saint-Boniface de 1888 avait demandé au Saint-Siège la division du diocèse de Saint-Albert. La partie détachée constituait le vicariat de la Saskatchewan. Comme il n’y avait pas de prêtres séculiers, il fallait prendre un Oblat. Sur la recommandation du supérieur général, le Père Pascal fut présenté comme dignissimus.

Préconisé évêque de Mosinopolis et vicaire apostolique de la Saskatchewan, il fut sacré à Viviers, le 29 juin 1891, par S. G. Mgr Bonnet.


Le vicaire apostolique continua sur un champ plus vaste sa vie de missionnaire.

Le 16 décembre 1907, le vicariat de la Saskatchewan avait atteint un tel développement qu’il était érigé en diocèse de Prince-Albert, avec Mgr Pascal comme titulaire.

En 1910, un autre vicariat fut pris à Prince-Albert : le vicariat du Keewatin, riverain de la baie d’Hudson, et qui s’étend depuis l’Ontario jusqu’au pôle Nord. On le confia à S. G. Mgr Ovide Charlebois, O. M. I., évêque de Bérénice.


Le diocèse de Prince-Albert multiplie ses œuvres avec l’intensité de la vie qui circule à travers le Nouveau-Monde ; et ce fut la suprême consolation de Mgr Pascal d’aller présenter naguère au Pape, avec l’état de son Église, l’une des resplendissantes moissons de l’apostolat au Nord-Ouest. La maladie, contractée autrefois dans ses missions de l’Athabaska, acheva de miner le prélat, durant ce dernier voyage ad limina. Il tomba, en France, le 12 juillet 1920, désolé de n’avoir pu regagner Prince-Albert, où il désirait mourir. Son corps repose à Aix-en-Provence, au berceau même de