territoire actuel. De « l’Empire du Milieu » primitif, c’est-à-dire du bassin du Fleuve Jaune, de la fertile « terre jaune », ils essaimèrent dans diverses directions, non sans avoir organisé au préalable, sur des bases tellement immuables que les envahisseurs tartares s’y usèrent les dents et les ongles, la société la plus foncièrement adéquate aux simples nécessités de la vie en commun qui fût jamais.
Ainsi se créait du xiie au iiie siècle avant notre ère, entre l’âme et le pays chinois, une sorte d’union en vase clos, une communion imperméable aux influences du dehors qui trouva, un jour, sa forme définitive en une doctrine où philosophie et religion se réduisaient à une morale pratique : la doctrine de Confucius. Alors que d’autres peuples, visant un idéal plus élevé, participaient à l’effort universel de l’esprit humain, l’âme chinoise contribuait à laisser l’Empire du Milieu dans un état de stagnation complète, pendant des siècles. « La Chine, dit Renan au chapitre premier de la Vie de Jésus, arriva vite à une sorte de bon sens médiocre qui lui interdit les grands éga-