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paraissent devoir nous conduire à une ruine certaine : tous les vitou-vansa assemblés autour de lui, que ses récits avaient vivement intéressés, admirèrent l’esprit de leur collègue et la sagesse qu’il avait fait paraître dans le choix des comparaisons dont il avait tiré sa justification. Ils rendirent tous justice à la pureté de ses intentions et reconnurent que dans l’extrémité où ils s’étaient trouvés réduits, Vichnou-Sarma avait cherché sur-tout à gagner du temps, moyen dont ces exemples venaient de leur prouver le succès presque certain. En même temps, l’esprit de prudence qui se manifestait en lui leur donnait quelque espérance qu’il pourrait, par la patience et la persévérance, venir à bout de réformer l’esprit et les manières de ses trois pupilles. Ils lui souhaitèrent donc toute sorte de succès, et se retirèrent.

Vichnou-Sarma, de son côté, forma son système d’instruction et se mit à travailler à l’éducation de ses élèves : pensant que le plus sûr moyen de leur faire goûter la morale était de la leur présenter sous des formes agréables, il recueillit un grand nombre d’apologues moraux que nous allons rapporter.