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résulteraient de son commerce, et lui donnait l’espérance de faire fortune dans peu de temps. Le brahme accepta avec joie la proposition de ce marchand, et s’attacha à lui dès ce moment.

Peu de temps après, ils se mirent tous les deux en voyage, et s’embarquèrent pour une île située à une grande distance du Continent, et où ils pourraient se procurer les marchandises qui faisaient l’objet de leurs spéculations. Le marchand fit tant d’acquisitions qu’il se trouva débiteur de sommes bien plus fortes que celles qu’il avait apportées. Pour obtenir crédit de ses vendeurs, il leur promit de revenir quatre mois après pour les payer et faire de nouvelles emplettes ; et pour caution, il leur laissa le brahme, son associé, qui devait rester en gage jusqu’au retour du marchand. Celui-ci prit avec lui toutes ses marchandises et s’embarqua pour son pays ; mais malheureusement le vaisseau qui le portait fit naufrage, et tout l’équipage périt.

Les créanciers de ce marchand, ignorant ce fatal accident, attendirent leur débiteur jusqu’au terme fixé pour son retour ; mais voyant qu’il ne revenait pas, ils s’imaginèrent qu’ils avaient été trompés par lui, et se vengèrent de sa prétendue fourberie sur le brahme qu’il leur avait laissé en gage. Ils le firent mettre dans les fers