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tion sous laquelle il était né, ainsi que tous les autres augures, étaient si défavorables, qu’il ne pouvait pas, sans s’exposer lui-même et exposer tout son royaume aux plus funestes accidens, voir cet enfant ou le produire en public avant qu’il fût marié.

Le roi, consterné de cette prédiction, appela son ministre, lui fit part de ce que l’astrologue venait de lui annoncer, et lui demanda son avis sur le parti qu’il convenait de prendre.

Le ministre, avec l’air d’une personne qui n’avait aucune part dans cette intrigue, essaya de consoler son maître, et l’engagea à se résigner patiemment à sa destinée. « Le principal point, lui dit-il, c’est d’être assuré qu’il vous est né un fils, et un héritier légitime de votre trône. Par cet heureux événement, vos désirs se trouvent remplis. C’est un sacrifice pénible, sans doute, de rester seize ans sans voir cet enfant chéri ; mais puisque telle est votre destinée, il faut vous y soumettre, et tous vos soins, pour le présent, doivent se borner à placer cet enfant en lieu de sûreté, sous la surveillance de personnes attentives à ce que rien ne lui manque, et chargées de lui donner une éducation royale. Si vous voulez m’honorer de votre confiance en le livrant à mes soins durant les seize ans qu’il est condamné à