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brebis, tandis que je n’ai pas approché de son troupeau.

Le cavalier à qui ils s’adressaient était encore plus sourd qu’eux et n’avait pas entendu un mot de ce que ces derniers lui avaient dit ; lui, à son tour, étendant la main pour les faire taire, leur dit : J’avoue que ce cheval ne m’appartient pas ; chemin faisant, je l’ai trouvé comme abandonné au milieu de la route ; j’étais pressé, et pour aller plus vite je suis monté dessus. Vous appartient-il ? Prenez-le ; sinon, laissez-moi continuer mon chemin, car je n’ai pas le temps de faire halte.

Le berger et le taleyary s’imaginant, chacun de son côté, que le cavalier donnait gain de cause à son adversaire, se mirent à crier plus fort qu’auparavant l’un contre l’autre, maudissant en même temps, tous les deux, celui qu’ils avaient pris pour arbitre de leur différent, et l’accusant d’injustice.

Sur ces entrefaites, arrive un vieux brahme qui suivait aussi cette route ; celui-ci leur parut plus propre à décider leur querelle, ils l’arrêtèrent donc, le priant de les écouter un moment, et parlant tous les trois à-la-fois, ils lui exposèrent, chacun de son côté, le sujet de leurs plaintes ; mais le brahme était plus sourd qu’au-