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une question si inattendue, il usa de plusieurs détours pour l’éluder et pour se dispenser de faire une réponse directe sans cependant vouloir rien perdre de la haute opinion que Badaud avait formée au sujet de son prétendu savoir prophétique. Comme ce dernier continuait de le presser, et ne voulait pas le laisser partir qu’il ne lui eût donné une réponse satisfaisante, le brahme, pour se tirer de l’embarras où il se trouvait, lui dit, d’un ton grave et solennel : Eh bien, puisque vous me poussez à bout, je vais vous satisfaire, écoutez bien : La froideur du derrière est un signe de mort. Ainsi lorsque votre gourou aura cette partie du corps froide, vous pourrez juger par là que l’heure de sa dissolution approche.

Badaud, satisfait de cette réponse, remercia l’astrologue, et lui ayant fait un très-respectueux namascara, il reçut son assirvahdam.

De retour auprès de la branche d’arbre qu’il avait coupée, il en prit ce qui lui était nécessaire, et le transporta au mata, répétant souvent dans la route, dans la crainte de l’oublier, la sentence du pourohita : La froideur du derrière est un signe de mort !

En arrivant, il trouva ses confrères déjà occupés à la construction de l’étable pour le che-