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val ne soit pas conforme à votre condition, ou à la volonté des Dieux comme vous vous l’êtes vainement imaginé, nous osons soutenir que ce sont les Dieux eux-mêmes qui vous l’ont donné en présent au moment que vous vous y attendiez le moins. En effet, est-ce un cheval acheté à prix d’argent, ou sollicité de quelque autre manière ? Non ; il vous est venu par hasard, c’est-à-dire par la volonté des Dieux : voudriez-vous maintenant agir en opposition à la volonté des Dieux ? Quel péché ne serait-ce pas, et à combien de maux ne nous exposerait-il pas à l’avenir ?

D’ailleurs, ajoutèrent-ils, tous les accidens auxquels nous avons été exposés jusqu’ici à l’occasion de ce cheval, venaient du sort jeté sur lui par quelque ennemi secret. Maintenant que le vallouven a enlevé le maléfice en coupant l’oreille du cheval où il était fixé, nous n’avons plus rien à appréhender pour l’avenir.

Paramarta ne put résister aux argumens persuasifs et aux sollicitations pressantes de ses disciples ; renonçant donc sur-le-champ au dessein qu’il avait formé : Eh bien ! leur dit-il, qu’il soit fait comme vous venez de dire ; je consens à garder le cheval, puisque ce parti vous paraît le meilleur ; cependant, afin de prévenir à l’avenir les aventures fâcheuses qui nous ont aupa-