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Après que Paramarta et le voyageur eurent long-temps moralisé ensemble, le premier, s’apercevant qu’il se faisait déjà tard, voulut profiter de la fraîcheur du soir pour continuer sa route ; il remonta sur sa vieille rosse, et partit accompagné de ses cinq disciples. Ils arrivèrent, au coucher du soleil, à un village, où ils voulurent passer la nuit, et là ils lâchèrent le cheval pour qu’il pût aller paître durant la nuit dans les environs.

Le lendemain matin, comme ils se préparaient à continuer leur route, un des disciples sortit du village pour amener le cheval ; mais après l’avoir cherché long-temps de tous côtés, il revint sans avoir pu le trouver. Les cinq disciples allèrent à sa recherche, et après avoir couru de côté et d’autre sans pouvoir découvrir ce qu’il était devenu, on apprit enfin qu’il était dans le village même enfermé dans l’étable d’un laboureur, qui, l’ayant trouvé, le matin, paissant dans son champ, s’en était saisi et refusait de le rendre.

Paramarta et ses disciples accoururent pour réclamer leur propriété ; mais le laboureur refusa opiniâtrement de leur rendre le cheval, disant qu’ayant passé toute la nuit dans son champ à paître ses jeunes plantes, le dommage qu’il lui avait causé était au-dessus de la valeur