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dernier, pour garder l’équilibre, se cramponnait fortement d’une main au pommeau de la selle, et de l’autre à la crinière du cheval. Enfin le cinquième des disciples précédait le cortège de quelques pas, et criant de toutes ses forces, avertissait les passans de se tenir sur leurs gardes, de laisser la route libre au grand gourou Paramarta, dont il chantait à haute voix les louanges, et les invitait à rendre en passant à cet illustre personnage l’honneur et les hommages qui lui étaient dus.

Ils continuèrent ainsi leur marche triomphale durant quelques heures. Arrivés devant une douane, le douanier les arrêta, et demanda qu’on lui payât le péage du cheval, qui se montait, dit-il, à cinq fanons d’or.

Que dites-vous là ? répondirent les disciples de Paramarta, tout stupéfaits de la demande du douanier. Vous moquez-vous de nous ? A-t-on jamais vu exiger quelque part des droits de péage pour un cheval monté par un gourou ; et d’ailleurs ce cheval est-il une balle de marchandises pour nous arrêter ainsi au milieu de notre route, et vouloir nous obliger de payer la douane ? Ce cheval est un présent qui nous a été fait ce matin par une personne charitable, qui, voyant que notre pauvre gourou était déjà