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lui, une sage circonspection lui sont nécessaires. Il peut montrer de la colère lorsque les circonstances l’exigent ; mais il ne doit jamais conserver de désir de vengeance. Lorsqu’il se trouve engagé dans le combat il faut qu’il renonce à l’amour de la vie, et qu’il s’avance avec courage sur l’ennemi. Se montrer généreux au milieu des richesses ; inspirer des sentimens de générosité à ceux qu’il gouverne ; savoir discerner le naturel des hommes par leurs discours et par leur conduite : voilà encore une partie de ses devoirs. »

Sans ces qualités, un prince ne sera pas digne du nom de roi.

Les vertus et les bonnes qualités enseignées dans ces maximes se trouvaient toutes réunies en un degré éminent dans la personne du roi Souca-Daroucha ; mais malheureusement ce bon prince avait pour toute postérité trois fils qui ne faisaient paraître que les vices directement opposés aux vertus de leur père. Ils étaient indociles, opiniâtres, colères, prodigues ; leur stupidité les rendait l’objet du mépris public, et ils joignaient à tous ces vices les sentimens les plus bas et les manières les plus grossières ; chacun évitait leur rencontre ; il ne se passait pas de jour que le roi n’entendît des plaintes sur les