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LE BRAHME, SA FEMME, ETC.

et l’assassin se vit frustré dans ses espérances.

Cependant les deux mendians qui survécurent allèrent porter leurs plaintes au gouverneur de la ville contre ce scélérat de barbier, qui, sous prétexte de leur faire l’aumône, les avait conduits chez lui pour les assassiner ; ils lui dirent qu’il avait déjà assomme un de leurs compagnons, à grands coups de pilon, et qu’ils n’avaient échappé eux-mêmes au même traitement que par une prompte fuite.

Le gouverneur examina l’affaire, et trouva qu’en effet le barbier était coupable du crime dont on l’accusait. Indigné d’une action si barbare, il fit sur-le-champ punir de mort l’auteur de cet attentat affreux.

En terminant son récit, la femme de Déva-Sarma renouvela les reproches qu’elle avait déjà faits à son mari : Vois, lui dit-elle, par cet exemple, à quels dangers l’imprudence nous expose, et quels effets funestes la précipitation entraîne. Que de maux nous éviterions si nous n’agissions jamais sans avoir auparavant bien considéré les suites et la fin de nos actions ! Et toi aussi si tu n’eusses pas suivi les premiers mouvemens de la passion, tu n’aurais pas tué notre fidèle mangouste, un animal auquel nous devons maintenant la vie de notre enfant chéri.