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ET LES MENDIANS.

complir bientôt une cérémonie de la plus grande importance à laquelle il désirait se préparer sans délai.

Après qu’il eut été rasé, il alla à la rivière faire ses ablutions ; de retour chez lui, il purifia bien sa maison en frottant le pavé avec de la bouse de vache délayée dans de l’eau[1], lava ses Dieux domestiques, les orna de guirlandes de fleurs, plaça autour d’eux des lampes allumées ; et lorsque tout fut prêt, il vit arriver à sa porte trois yoguy qui lui demandèrent l’aumône. Il les reçut poliment, les introduisit dans sa maison, les fit asseoir, fit en leur présence le sacrifice à ses Dieux, et ensuite leur offrit à eux-mêmes un sacrifice de fleurs et d’encens. Toutes ces cérémonies finies, il ordonna qu’on leur servît à manger.

Pendant que ces trois mendians prenaient tranquillement leur repas, il alla prendre le pilon avec lequel on pile le riz, offrit un sacrifice de cendre à ce pilon, en présence de ses hôtes, et dans le temps que ces derniers étaient occupés à manger, il prit le pilon avec ses deux mains, leur en donna de grands coups sur la tête, et

  1. Cette manière de laver et purifier leurs maisons est commune à tous les Indiens.