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quelle répondrait sur sa vie, des accidens qui pourraient arriver à l’enfant.

Après avoir fait ces recommandations à sa mangouste, il courut vite au palais du roi, et aussitôt qu’il eût reçu sa portion des aumônes que ce dernier distribua à tous les brahmes présens, il reprit le chemin de sa maison, où il se rendit à la hâte, dans la crainte qu’il n’arrivât quelque malheur à l’enfant qu’il avait laissé à la garde peu sûre d’un animal aussi faible qu’une mangouste. Mais durant son absence, la vie de son fils avait couru le plus grand danger.

Depuis long-temps un gros serpent avait, sans être aperçu, établi sa demeure dans un trou de la muraille de la maison du brahme. Profitant du temps où personne n’étant au logis, il y régnait un profond silence, il était sorti de son trou, et rampant de côté et d’autre dans l’appartement, il s’était approché peu-à-peu du berceau où dormait l’enfant. Déjà il se dressait pour s’élancer sur lui et le dévorer ; mais la mangouste, qui veillait à côté du berceau, ne l’eut pas plutôt aperçu, qu’entrant en fureur, elle se jeta sur lui, le saisit à la gorge et l’étouffa. Après avoir tué le serpent, la mangouste le mit en pièces, et fière de sa victoire, elle se replaça à côté du berceau, où elle continua de veiller sur l’enfant,