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devenue pubère, m’adonne une nombreuse postérité : il faut à mes enfans les meilleurs précepteurs, je veux qu’ils apprennent de bonne heure la poésie et les hautes sciences. Riche comme je le suis, il convient aussi que ma femme et mes enfans aient en abondance beaux vêtemens de couleur et joyaux de toute sorte.

Mais si mon épouse, parvenue à cet état de bonheur, allait oublier ses devoirs ; si elle s’avisait de sortir de temps en temps de la maison sans ma permission, et de fréquenter les maisons voisines pour avoir le plaisir de jaser avec ses amies ! Voyez un peu ; durant son absence, voilà ses enfans qu’elle a laissés seuls qui s’amusent à courir de côté et d’autre ; ils vont se jeter sous les pieds des vaches et se faire estropier. Allons, retournons vite au logis ; ah ! grands dieux ! qu’aperçois-je ? Mon plus jeune est blessé. C’est toi, femme imprudente, qui en es cause ; vit-on jamais créature plus négligente ? Mais, tu vas me le payer, et je t’apprendrai à être plus attentive à l’avenir ; tiens…

En disant ces mots, Yagna-Sarma saisit son bâton de voyage, et le brandissant de toutes ses forces autour de lui, il heurte les vases de terre dans lesquels étaient contenus son beurre, son lait et sa farine, et voilà ses provisions répan-