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Le repas fini, celui qui l’avait donné distribua à chacun des convives du beurre liquéfié, du lait et de la farine pour emporter chez eux. Yagna-Sarma reçut sa portion, la mit dans des vases de terre, et partit. Parvenu à quelque distance, il s’arrêta pour mieux considérer le présent qu’il avait reçu, et mettant l’un près de l’autre les vases de terre dans lesquels étaient contenues ses provisions, et les regardant d’un air satisfait : Me voilà, dit-il, à mon aise ; j’ai aujourd’hui bien rempli mon estomac, et demain je pourrai me passer de manger, mais que ferai-je de toutes ces provisions ? Eh bien ! je les vendrai ; et de l’argent qui en proviendra ? j’en achèterai une chèvre ; et cette chèvre ? elle me fait des chevreaux, et dans peu de temps, me voilà en possession d’un troupeau. Je vends mon troupeau, et de mon argent j’achète une vache et une jument ; ma vache et ma jument me donnent des veaux et des poulains dont je tire un haut prix, et, par ce moyen, je me trouve maître de richesses considérables. Chacun cite ma fortune, un brahme de mes voisins me donne la main de sa fille. Après mon mariage, ma femme est introduite chez moi ; grande fête, à cette occasion, donnée par mon beau-père, et partant des présens considérables. Bientôt ma femme,