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lion son ministre, et lui dit qu’on lui avait enseigné un remède assuré pour arrêter les progrès de sa maladie ; que ce remède était de dévorer le cœur et les oreilles d’un âne : il ordonna donc au lion son ministre de se procurer par quelque moyen que ce fût, un de ces animaux, et de le lui amener, afin qu’il pût se repaître de ces parties de son corps, et guérir, par ce moyen aisé, de la maladie dangereuse qui le consumait depuis si long-temps.

Le ministre répondit au roi son maître que ses désirs seraient satisfaits, et lui promit de lui amener dans peu de temps un âne mort ou en vie : pour se le procurer, il se rendit sans délai au village le plus proche du lieu de leur demeure, où il eut bientôt découvert un âne appartenant au blanchisseur de l’endroit, et qui paissait tranquillement dans les champs voisins ; s’étant approché de lui, il lui déclara qu’il n’était pas venu dans l’intention de lui nuire, mais qu’au contraire il n’avait d’autre désir que de vivre en bonne intelligence et de lier amitié avec lui.

L’âne se défia, au commencement, de cette déclaration et se tint sur ses gardes. Voyant cependant que le lion ne manifestait aucune mauvaise disposition à son égard, il se familiarisa peu--