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d’une truie ! Adoration au Dieu cochon ! Nous vous invoquons, grand Dieu cochon, et nous mettons en vous notre confiance. Adoration encore une fois au cochon ! Nous vous reconnaissons comme le créateur et le conservateur de toutes choses. Achevez votre ouvrage, grand Dieu. Ce n’est pas sans dessein que vous avez pris la forme d’un cochon. Servez-vous-en pour faire surnager la terre, la rendre stable et propre à contenir des habitans. »

Le Dieu cochon flatté agréablement par ces louanges, remue les pieds, prend son essor, pousse un cri horrible, et se précipite dans les abîmes de l’Océan.

À cette vue, tous les dieux, les pénitens, et les ames vertueuses qui habitaient le Souarga jetèrent des cris de joie.

Hirannia, le chef des géans, voyant le cochon plonger dans la mer pour soulever et faire surnager la terre, lui livre combat ; il fait pleuvoir sur lui une grêle de flèches. Le cochon en est percé et tombe ; mais faisant un dernier effort et recouvrant ce qui lui reste de forces, il fond sur le géant, le déchire en pièces, et se lave le corps dans son sang. Il va après sa victoire chercher la terre dans le fond des abîmes.