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cœur, lui répondit Déva-Houky, je vous dirai franchement que la vie pauvre et pénitente que nous menons ici n’est guère de mon goût ; au lieu de la petite chaumière que nous habitons, et qui suffit à peine à nous mettre à couvert des injures de l’air, je désirerais que nous habitassions un beau palais, et que je pusse m’y faire servir par un grand nombre de domestiques. Je voudrais y paraître toujours couverte d’or et de pierreries ; en un mot, je désirerais que l’éclat et l’abondance de tous les biens régnassent dans notre maison. »

Les désirs de Déva-Houky furent remplis, et son mari lui procura des biens encore au-delà de ce qu’elle avait désiré ; mais elle n’en devint pas plus heureuse : elle était stérile, et ce fut pour elle le sujet d’une nouvelle douleur. Elle s’y livra toute entière, et on l’entendait fréquemment proférer ces paroles entremêlées de pleurs et de sanglots :

« C’est en vain que je suis dans le monde, et que j’y jouis de tous les biens temporels, puisque j’y demeure stérile, et que je me vois condamnée à mourir peut-être sans laisser de postérité. »

En disant ces mots, elle répandait des torrens de