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PIÈCE DES THERMES.

par une combinaison toute caractéristique de l’époque, au médaillon représentant la Salutation angélique, sont accolés, Satyres, Faunes, Mercure, Neptune et autres divinités païennes, participant ainsi à l’acte qui devait les détrôner. D’ailleurs, malgré sa capacité restreinte, cette petite pièce contient trois grands meubles, dont un vaste Cabinet d’ébène à deux corps, à doubles portes et à tabernacle orné ; un Buffet à chimères et à grand couronnement, de l’école florentine, et un autre également couvert de sculptures et incrusté de burgau ; plus une petite Crédence à pans, fort curieuse, en ce qu’elle porte avec sa date de 1524, en sautoir sur le pilastre de droite, le portrait, fort ressemblant, de François Ier à cette époque, et ceux de la reine et de divers personnages[1].

Les divers objets accessoires se composent principalement d’une Boîte à volets, de l’époque de transition, garnie à l’intérieur de nombreux sujets sculptés,

  1. La forme de cette crédence, qui provient du château de Joinville, ne diffère en rien de celle d’autres meubles semblables, placés dans la collection, et qui remontent jusqu’au 14e siècle. Ses pilastres et médaillons la rattachent aux meubles et fauteuils de l’époque de transition. Toujours est-il qu’elle offre un témoignage de plus à l’appui de ce que nous avons avancé ailleurs, que tous ces grands meubles d’apparat à colonnes, cariatides et tympans, qu’on nous donne tous indistinctement pour du François Ier, ne remontent, en général, tout au plus qu’à Henri II. L’exécution s’en est prolongée avec de simples variations de goût et de travail sous tous les Valois, et avec un caractère de dégénérescence très-marqué jusque sous Louis XIII.