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SALON.

marbre, albâtre et bois, et de quatre cariatides en bronze dédoré ; et le troisième se compose principalement de six panneaux, dont deux d’angle, en faïence vernissée plutôt qu’émaillée, portant la date de 1512[1], et provenant d’un poêle placé dans une ancienne léproserie dépendant du château de Joinville.

Le Groupe en bois sculpté, placé, quant à présent, sur le second cippe, nous a paru digne d’une attention spéciale par son ordonnance comme par le caractère des figures. La résignation de la reine qui, de son lit de mort, dépose sans doute l’expression de ses dernières volontés entre les mains de son jeune fils, contraste habilement avec l’expression observatrice et méditative des conseillers et des docteurs témoins de la scène. Nous pensons que ce travail, évidemment d’une belle époque, appartient à l’école espagnole qui, sous Charles-Quint et ses premiers successeurs, a produit des chefs-d’œuvre dans tous les genres.

La Boîte à volets posée sur le troisième cippe date de l’époque de transition, témoin le dais gothique et les arabesques des panneaux, dont les peintures extérieures sont également curieuses.

  1. Cette remarque contrarierait moins que ce que nous dirons plus tard, au sujet surtout d’une Vierge en faïence, du 15e siècle, provenant de Beauvais, ce qu’affirme Palizzi, qu’il est le premier en France qui soit parvenu à émailler la terre ; car, dans ces fragments, qui ne sont qu’un essai d’émail, l’empâtement de la couverte altère toutes les formes. Aussi a-t-il fallu tout le talent, le goût et la parfaite connaissance du moyen âge, qui distinguent M. Fragonard père, pour rappeler, comme il l’a fait, dans la lithographie d’un de ces panneaux, toute la suavité de la composition.